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La Septante

 

S'il n'existe plus de trace en hébreu de la variante proto-grecque, l'histoire - ou la légende - de la Septante nous est bien connue.

 

Vers 270 avant JC, le pharaon Ptolémée II aurait ordonné que tous les livres israélites soient traduits en grec, pour venir enrichir la bibliothèque d'Alexandrie. 72 savants juifs (70 d'après l'historien juif Flavius Joseph) auraient procédé chacun à la traduction de la Torah. Le Talmud relate que Dieu inspira les érudits et que les 72 traductions se trouvèrent être absolument identiques. 

 

 

 

 

Les versions

 

La septante initiale (limitée à la Torah)

 

Période de rédaction : IIIème siécle avant JC, vers 270

Langue : Grec

 

IIIème - Ier siècle avant JC, à partir de 250

 Manuscrits de Qumram

Les parchemins et papyrus trouvés dans 11 grottes près de Khirbet Qumrân contiennent 220 manuscrits de textes bibliques (sur 870). Ce sont les plus anciennes copies de la Bible Hébraïque.

 

 

La septante intermédiaire

Après la traduction de la Torah commandée par Ptolémée II, la traduction des livres du Tanakh se poursuit et une grande partie est traduite avant la fin du IIème siècle avant JC.

 

Période de rédaction : IIème siècle avant JC, vers 150

Langue : Grec

 

IIème siècle avant JC, vers 150

 Papyrus Rylands 458

Le manuscrit n'est constitué que de 8 petits fragments, le dernier ne contenant que deux lettres. C'est un extrait du livre du Deutéronome. Les fragments se trouvent à la bibliothèque John Rylands à Manchester.

 

IIème siècle avant JC

 Papyrus Nash

Le document est composé de 4 fragments appartenant à trois manuscrits distincts. Il contient les dix commandements, combinant des parties du texte de l'Exode et des parties du texte du Deutéronome. Il est exposé à la bibliothèque de l'Université de Cambridge.

 

Ier siècle avant JC

 Papyrus Fouad 266

Le document est un ensemble de 235 petits fragments appartenant à trois manuscrits distincts. C'est un extrait du livre du Deutéronome. Le papyrus fait partie de la Collection Fouad du Musée égyptien du Caire.

 

 

La septante complète

On situe au Ier siècle après JC la traduction en grec des derniers livres du Tanakh (Cantique des Cantiques, Lamentations, Ruth, Esther et l'Ecclésiaste), mais aussi l'ajout de livres directement rédigés en grec (Sagesse, ainsi que des compléments à Esther, Jérémie ou Daniel) pour en faire un recueil finalement plus large que le canon du judaïsme.

 

Période de rédaction : Ier siècle après JC

Langue : Grec

 

IIème et IIIème siècles après JC

   Vetus Latina Afra

   Vetus Latina Itala

Les Vetus Latina sont les vieilles traductions latines de la Septante réalisées de façon non coordonnée à partir du IIème siècle dans le monde romain. Les traductions réalisées en Europe sont appelées Vetus Latina Itala ; celles réalisées en Afrique sont appelées Vetus Latina Afra. Leur mauvaise qualité - voire leur inexactitude - a incité Damase, l'évêque de Rome, à commander une nouvelle traduction latine à Jérôme de Stridon. Pour autant, les Vetus Latina resteront utilisées et recopiées jusqu'au XIIIème siècle.

 

IVème siècle après JC

 Codex Vaticanus, vers 340

Le Codex Vaticanus pourrait être la Bible que l'empereur Constant Ier a commandé en 340 à Athanase d'Alexandrie. Il suit la version d’Hésychius de la Bible grecque, écrite vers 300 et mentionnée par Jérôme de Stridon. L'ancienneté du Codex Vaticanus en fait une source de référence de la Septante grecque, même si une grande partie de la Genèse a été perdue. Catalogué depuis 1475, il est conservé à la Bibliothèque apostolique vaticane.

 

Vetus Testamentum Iuxta Septuaginta

   

édition Sixtine, Rome, 1587

Ancien Testament d'après les Septante, traduction en français par Pierre Guiguet, 1865

 

Septuaginta

   

édition H.B. Swete, Cambridge, 1922

 

Septuaginta

   

édition Alfred Rahlfs, Stuttgart, 1935

 

Codex Vaticanus Graecus 1209 (Codex B), Nouveau Testament

   

cité du Vatican, 1965

 

Bibliorum sacrorum Greacorum Codex Vaticanus B

   

édition Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato, 1999

 

Biblia. Greco (Vat.gr.1209)

Bibliothèque du Vatican, Digivatlib

 Codex Sinaiticus, vers 325/360

Le Codex Sinaiticus suit la version de Pamphile, écrite vers 300 à Césarée et mentionnée par Jérôme de Stridon. Rédigé par trois scribes, il a fait l'objet de quelques modifications aux VIème et VIIème siècles. Il a été redécouvert et "volé" au XIXème siècle dans le monastère Sainte-Catherine du Sinaï. Les feuillets sont aujourd'hui répartis entre la British Library de Londres qui en détient 347, l'univeristé de Leipzig qui en conserve 43, la Bibliothèque nationale russe qui est restée en possession de fragments de 3 feuillets et le monastère Sainte-Catherine du Sinaï qui avait conservé 12 feuillets et quelques fragments.

 

Septuaginta

   

édition von Tischendorf, Leipzig, 1862

 

The text of the Ancient Testament

   

de Kirsopp Lake, 1922 ?

 

Codex Sinaiticus

Codex Sinaiticus Project, 2008

 

Vème siècle après JC

 Codex Alexandrinus, vers 400/440

Le Codex Alexandrinus est composé de 773 feuillets. Avec les codex Vaticanus et Sinaiticus, il est un des plus anciens et des plus complets manuscrits de l'Ancien et du Nouveau Testament. Il a été rédigé à partir d'écrits antérieurs de "traditions" différentes, ce qui lui confère une qualité jugée moindre que les deux autres codex. Il est présenté dans la galerie Sir John Ritblat de la British Library.

 Codex Ephraemi Rescriptus

Le Codex Ephraemi Rescriptus est composé de 209 feuillets. Il porte le nom d'Ephrem le syrien, car le texte du Nouveau Testament a été gratté pour retranscrire les sermons d'Ephrem, le père de l'Eglise syriaque. Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Nationale de France.

 

Codex Ephraemi Syri Rescriptus

   

de Constantin Tischendorf, Paris 1845

 

Codex Ephraemi Syri Rescriptus

Bibliothèque Nationale de France, Gallica

 

VIème siècle après JC

 Codex Marchalianus

Le Codex Marchalianus, du nom d'un de ses propriétaires, est composé de 416 feuillets rédigés en Egypte. Il a des caractéristiques de la version d’Hésychius, écrite vers 300. Il est conservé à la Bibliothèque du Vatican.

 

Vetri Testamenti Prophetae (Vat.gr.2125)

Bibliothèque du Vatican, Digivatlib

 

VIIème siècle après JC

   Syro-hexaplaire

Moins connu que l’hébreu, le syriaque est dérivé de l’araméen, la langue parlée par Jésus. Il va devenir progressivement la langue prédominante au Moyen Orient et jusqu’à l’Extrême Orient. L’évêque Paul de Tella serait à l’origine de cette traduction de la Septante à partir des Hexaples d’Origène. Un exemplaire est conservé à la Bibliothèque Ambrosiana de Milan.

 

 Autres manuscrits non identifiés

 

Bible polyglotte d'Alcalà, Complutense

   

de F. Jimenez de Cisnero, 1514-1517

Le cardinal Cisnero, archevêque de Tolède, collecta un grand nombre de manuscrits en hébreu, grec et latin. Puis il sollicita la contribution des meilleurs théologiens et philologues pour composer pendant 15 ans sa Bible polyglotte sur le modèle des Hexaples d’Origène. Sa Bible, dont la qualité a été immédiatement reconnue, reproduit le texte latin de la Vulgate de saint Jérôme, le texte hébreu dans la marge extérieure, et le texte grec dans la marge intérieure, établi à partir de la Septante pour l’Ancien Testament. On ignore précisément quels manuscrits furent utilisés.

Biblia Complutensis (vol. I seulement, le Pentateuque)

bibliothèque numérique de Lyon

Complutensian Polyglot Bible (5 volumes)

bibliothèque du Congrès des Etats Unis d'Amérique

Bible polyglotte

   

édition de Alde Manuce, Venise, 1518

Bible polyglotte d'Anvers

   

édition de Christophe Plantin, Anvers, 1568-1572

L'idée de départ de l'imprimeur Christophe Plantin était de reproduire la Bible polyglotte d'Alcalá, qui s'est trouvée vite épuisée. L'ouvrage en 8 tomes de Plantin comprend cinq langues. Aux trois langues de la Complutense, la Bible polyglotte de Plantin ajoute le judéo-araméen provenant du Targoum Onkelos pour l'Ancien Testament et le syriaque pour le Nouveau Testament.

 

Bibliorum Sacrorum Latinae Versiones Antiquae seu Vetus Italica

 

 

(latin) de Pierre Sabatier, 1743

 

La Bible d'Alexandrie

 

 

sous la direction de Marguerite Harl

éditions du Cerf, Pentateuque 1986-1994, suivis de 14 autres livres édités entre 2000 et 2023

 

La Septante (français et grec)

édition Théotex, 2014